Spider of the year 2010 – FR

L’Araignée européenne de l’Année 2010

L’araignée des jardins – Araneus diadematus Clerck, 1757

C’est l’une des plus connues de toutes les araignées : l’araignée des jardins. Ce constat est évident au regard du nombre de réponses obtenues sur interrogation par le moteur de recherche « Google ». Pour  www.google.at, au 14.11.2009, il y avait 166 000 liens avec le nom allemand « Gartenkreuzspinne », et 57 100 avec le nom scientifique Araneus diadematus(en latin, Araneus = araignée, diadematus = ornée d’un bandeau décoratif ou diadème).

Les araignées des jardins appartiennent à la famille des tisseuses de toile orbitèle ou géométrique (Araneidae) comprenant environ 3000 espèces au monde, dont une cinquantaine se rencontre en Europe centrale. Cette famille renferme des espèces de taille modérée à grande (femelles 10-18mm, mâles 5-10mm) avec des pattes fortement épineuses. Ces araignées ne sont pas errantes généralement mais elles construisent une toile typique avec un fil de capture collant en spirale. Citons d’autres exemples de la famille avec l’araignée à quatre points (Araneus quadratus), l’araignée marbrée (Araneus marmoreus) et l’araignée des ponts (Larinioides sclopetarius).

L’araignée des jardins elle-même porte une croix caractéristique sur l’abdomen, laquelle a mené au choix du nom commun de « araignée porte-croix ». Le dessin distinctif est formé par cinq tâches blanches (4 allongées, une plus ronde au milieu) – parfois fusionnées entre elles – et résulte d’un produit excrétoire appelé guanine stocké directement sous la peau dans cette région du corps.
L’abdomen montre aussi typiquement un nombre de marques en forme de feuilles. Il est plus large dans le premier tiers de la longueur, ce qui confère à la partie frontale un aspect assez anguleux alors que chez d’autres espèces semblables comme A. quadratus ou A. marmoreus, la zone la plus large est située au milieu et donne à l’abdomen une apparence plus arrondie à l’avant.
La coloration est très variable, allant du jaune au rougeâtre en passant par des tons brunâtres. Les mâles atteignent une longueur de corps de 5-10mm, les femelles de 12-17mm.

L’araignée des jardins construit habituellement sa large toile circulaire proche du sol ou dans les branches basses des arbres (jusqu’à 2m50) et des arbustes. Contrairement à d’autres espèces d’Araneus, A. diadematus passe normalement la journée au centre de la toile. Il n’existe qu’occasionnellement une retraite proche de la structure.

Les toiles géométriques correspondent aux plus connues des toiles d’araignées, dans lesquelles une petite quantité de soie peut former une zone importante de capture. Une telle toile requiert seulement quelques points de contact tout en étant cependant sûre et flexible à la fois. Les signaux d’un insecte se démenant dans la toile sont transmis au moyeu (ou à la retraite selon la position d’attente de l’araignée). Grâce à l’arrangement spécial de la toile, l’araignée peut s’orienter elle-même et se déplacer sans entrer en contact avec ses propres fils de capture. La toile est régulièrement renouvelée, pour ce faire l’araignée mange tout simplement l’ancienne et recycle ainsi les précieux « éléments de l’édifice » (protéines).

Un autre type de soie est utilisé pour la réalisation des cocons, lesquels ont pour rôle de protéger la progéniture. En septembre et octobre, la femelle confectionne quelques sacs à œufs en soie « laineuse » de couleur jaune. Les jeunes araignées quittent le cocon après la période hivernale et se développent jusqu’à atteindre le stade adulte l’été suivant. Cette espèce peut normalement vivre jusqu’à deux ans.

L’araignée des jardins occupe des habitats nombreux et variés, des clairières de forêts aux prairies en passant par nos jardins. Ainsi il n’est pas difficile durant une agréable flânerie de rencontrer et d’admirer leurs toiles – qui sont véritablement un chef d’œuvre de la nature. Rappelons-nous de combien de mouches, moustiques ou autres insectes agaçants leurs toiles nous protègent, et considérez à la fois l’araignée des jardins en particulier mais aussi les araignées en général, comme d’utiles créatures.

Christoph Hörweg & Christine Rollard

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